Amiens fait parler l'expérience

Publié le par Ligue PACA Roller Hockey

 

Si l’issue de la partie a semblé incertaine au terme de la première période, les Ecureuils d’Amiens ont fait honneur à leur statut lors de la seconde. Disciplinés et patients, les vice-champions de France se sont imposés à l’usure et à l’expérience, 7-4. Nice n’a pas démérité mais n’a pas été en mesure de maintenir le défi physique observé en première période. Grâce au match nul entre Angers et Grenoble, les Picards font la bonne opération de cette douzième journée.

 

Et si cette victoire amiénoise était avant tout celle d’un coach ? Sacha Kalisa a été sans aucun doute la valeur ajoutée nécessaire à un groupe affaibli par l’absence de deux de ses cadres, Julien Detaille et Antonin Lecuelle. Kalisa n’a jamais tremblé. Demandant en première période à ses garçons de mettre plus d’agressivité dans des duels souvent perdus, il a également fait preuve de bon sens en modifiant ses alignements régulièrement, obligeant son homologue niçois à s’adapter. Outre cette notion essentielle qui confirme, s’il est encore utile de le faire, que la présence d’un coach sur le banc est primordiale à ce niveau de jeu, on a également vu des joueurs amiénois porter l’équipe durant cinquante minutes. Si Macquet, Brachot et Clément Crignier ont été en réussite, c’est Marc Dheilly qui a impressionné. Toujours juste, rarement pris en défaut, l’expérimenté arrière picard aurait pu prétendre au titre d’homme du match. Antoine Verkest a également été excellent.

MDheillyMais passons cette revue de détail et venons en au fait. On sentait Nice capable d’un exploit, ils l’ont confirmé lors des vingt-cinq premières minutes de jeu. Les Anges n’ont pas laissé une seule seconde de répit à leur adversaire. Imposant un défi physique permanent, les hommes de Guilhem Bruel ont bousculé Amiens. Jeff Zapata et Gaëtan Champion ont allumé les premières mèches dans la défense amiénoise, mais Terry Lefranc fermait bien la porte. Peu après la cinquième minute, Charlie Godano d’un mouvement superbe était proche d’ouvrir le score. Paradoxalement, c’est lorsque les Amiénois ont commencé à sortir du bois que Nice a marqué, peu avant la dixième minute. Zapata filait sur l’aile gauche à deux contre un, fixait le défenseur, feintait Lefranc et ouvrait la marque d’un revers d’école. Les Anges ont mis Amiens dans le dur en doublant la mise une minute plus tard par Miramond qui bénéficiait un palet errant dans la zone de vérité.

Les Ecureuils, clairement sur le reculoir mentalement, n’en perdaient pas pour autant le contrôle du jeu. Mais Roman de Preval était là pour fermer la porte, notamment lors des deux premières situations d’avantage numérique. Amiens avait beau varier les styles, en losange ou bien en carré à plat, le portier azuréen tenait les siens. Mais de Preval allait finalement s’incliner à la vingtième minute lorsque Hervé Macquet héritait d’un palet perdu sur le flanc gauche pour réduire la marque d’un lancer parfait dans le haut du filet. Si le palet avait été un ballon de rugby, on aurait alors dit que les mouches avaient changé d’âne. A partir de ce but, Amiens a repris le dessus psychologiquement et on a alors compris que la partie allait s’annoncer serrée pour les Niçois. En toute fin de période, un palet brûlant devant le filet de Lefranc allait sur le contre heurter le poteau après un lancer de Renaud Crignier.

« On les tient, confiait Guilhem Bruel à la mi-temps. On ne doit pas les laisser accélérer. » Le technicien niçois savait sans aucun doute que Amiens allait revenir de la pause avec la confiance de ce but de Macquet. « Nous perdons trop de duels et ne mettons pas assez d’agressivité, estimait pour sa part Sacha Kalisa. Nous devons revenir aux fondamentaux et être patients. Ça va venir, ils vont lâcher physiquement. »

CrignierDePrevalEtre en avance d’un but contre un adversaire que l’on sait meilleur et plus expérimenté n’est pas la partition la plus simple à jouer. Et Marc Dheilly s’est fait un plaisir de le rappeler aux Niçois. Dès les premières secondes de la seconde période, l’ancien international depuis la pointe distillait une passe plein de malice à Jimi Lefranc seul devant de Preval qui n’avait plus qu’à égaliser. Une minute plus tard, c’est Clément Crignier qui forçait le verrou depuis la gauche pour s’infiltrer dans le slot et battre le portier niçois à bout portant. La rencontre ne pouvait plus échapper aux Amiénois, la partie venait d’être gagnée psychologiquement, les visages niçois, abattus pour la plupart le montraient. Les Picards ont senti leur adversaire affaibli et ont mis la main sur le match en étant pressant, en patinant encore plus vite et en restant intraitable défensivement.
Après le cap de la trentième minute, Guillaume Brachot donnait deux longueurs d’avance aux siens en envoyant un missile depuis le haut de la zone après que le palet soit sorti de la bande. La réduction du score de Nice sur sa première situation de supériorité numérique, un lancer impeccable de Zapata en pleine lucarne, faisait tout de même planer l’ombre d’un doute. Mais ce dernier a été vite levé après que Macquet puis Clément Crignier ne comptent deux nouveaux buts.
Cyril Duchassin réduisait la marque en fin de rencontre alors que Nice relevait un peu la tête, mais Renaud Crignier achevait le suspens en allant battre Roman de Preval en break.
Au final, sans être étincelants, les Ecureuils ont su profiter des quelques erreurs de leurs adversaires et s’imposent assez logiquement. Les Anges pourront regretter ces petits détails mais n’ont dans l’ensemble pas à rougir de leur prestation. Les joueurs du président Belot restent à la septième place, alors qu’Amiens profite du match nul entre Angers et Grenoble (1-1) pour grimper à la troisième place.




REACTIONS

Sacha Kalisa, coach des Ecureuils d’Amiens.

« Le roller hockey, comme tous les sports collectifs, c’est surtout une affaire de fondamentaux. Si on ne se met pas dedans tout de suite, on peut se trouver en difficulté et on donne la possibilité à l’adversaire de se mettre en confiance. On a encore fait preuve de nos vertus défensives. Je connais le potentiel de mes joueurs et j’ai été exigeant avec eux. Sur la seconde période on s’est un peu retrouvé, notamment avec le duo Crignier-Lefranc pour lequel on a forcément des certitudes. A partir de maintenant, nous avons un standing à honorer et nous commençons humblement à penser aux phases finales. »


Renaud Crignier, avant et capitaine des Ecureuils d’Amiens.

« Il nous a fallu la première période pour nous mettre dedans. J’avais dit aux joueurs que le début de la rencontre serait vraiment important car c’est là que Nice peut gagner le match en prenant trois ou quatre buts d’avance. On a réussi à stopper l’hémorragie à 2-0 et le but du 2-1 nous fait gagner le match. J’ai trouvé que physiquement on a été au-dessus, techniquement également. On s’est senti beaucoup mieux que contre Rouen, mais on n’est pas encore à 100%. Et puis il nous manquait aussi deux joueurs importants, Antonin Lecuelle et Julien Detaille. On a fait un bon match dans l’ensemble, à part les quinze ou vingt première minutes. »


Marc Dheilly, arrière des Ecureuils d’Amiens.

« Pendant les vingt première minutes, on était encore dans l’avion. Je pense qu’on fait la différence physiquement. Nice a bien joué le coup et a pris sa chance. Notre premier but nous a libéré, c’est toujours celui qu’on a du mal à mettre. On les a vu baisser un peu physiquement et c’est là qu’on voit que le travail qu’on fait la semaine paie. On n’a peut-être pas mis la manière, mais on a fait l’essentiel. C’est un très bon résultat surtout parce qu’Angers et Grenoble ont fait match nul. On est au rendez-vous mais avoir une absence de vingt minutes contre les équipes du haut de tableau, ça aurait pu nous coûter la victoire. »


Guilhem Bruel, coach des Anges de Nice.

« En étant mené au score, Amiens était obligé de se mobiliser. Nous avons fait une bonne première période mais ils sont rassurés en marquant ce premier but. Quand ils prennent l’avantage à 3-2, il nous reste encore vingt-quatre minutes à jouer… Mais on n’a pas pu retrouver notre jeu. Collectivement, ils ont montré leur supériorité mais je pense qu’on pouvait espérer mieux. On n’a pas été présent pendant cinquante minutes et finalement on n’est sûrement pas à cette place par hasard. Ce qui m’ennuie, c’est que nous n’avons pas été en mesure de répondre collectivement, mais grâce à quelques individualités. On fait de grosses erreurs de relance et ça les a évidemment aidé. »


Jeff Zapata, avant des Anges de Nice.

« Les deux buts dès le début de la seconde période nous font mal mentalement et on n’a jamais su reprendre le dessus. Le match s’est délié peu à peu et si nous avions su rester dans le même tempo, ça aurait sûrement été différent. On peut aussi regretter de ne pas avoir pu tuer le match. On est déçu de cette défaite bien sûr, mais on est également lucide. Perdre contre le vice-champion de France n’est pas honteux, Amiens est une belle équipe et a su réagir sans s’affoler. On a encore du boulot collectivement pour faire face à ce genre d’oppositions. »


Roman de Preval, gardien des Anges de Nice.

« On a été costaud en première période, c’est d’autant plus frustrant et vexant de faire une telle deuxième période. On leur donne le match et on a été faible mentalement. On fait des erreurs graves car si Amiens patine fort et reste une belle équipe, je pense qu’on se plombe un peu tout seul. Je prends sept buts, je ne peux pas être satisfait de ma prestation. On a un peu manqué de solidarité et se mettant mutuellement dans la merde. Sans faire la fine bouche, je n’ai pas le sentiment qu’Amiens a montré son statut, ils ne m’ont pas impressionné. La correction on la prend, mais à cause de nous avant tout. »

 

 

A Nice, Salle Magnan, Amiens bat Nice 7-4 (1-2, 6-2)

Arbitres : MM. Espigat et Delpeyroux

Spectateurs : 100

Buts pour Nice : 9’38 Zapata (Godano), 10’22 Miramond (Milano), 37’46 Zapata (Milano), 45’32 Duchassin

Buts pour Amiens : 20’06 Macquet, 25’15 J. Lefranc (Dheilly), 26’35 C. Crignier, 33’06 Brachot (J. Lefranc), 39’30 Macquet (C. Crignier), 40’50 C. Crignier (Macquet, Brachot), 46’52 R. Crignier

Pénalités : 8’ contre Nice, 4’ contre Amiens
Gardien en jeu : R. de Preval pour Nice, T. Lefranc pour Amiens


Publié dans Elite

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