De Preval : « Tellement d’impatience ! »

Publié le par Ligue PACA Roller Hockey

 

Notre interlocuteur du jour est un joueur dont on parle depuis ses plus jeunes années, alors qu’il était encore en formation aux Yéti’s de Grenoble. Un joueur, non, un gardien pour être précis. Un gardien plus que doué qui a grandi dans l’ombre de son aîné d’alors, Hugo Rebuffet. Parti à Anglet après ses années grenobloises, Roman de Preval est aujourd’hui le portier des Anges de Nice. Samedi soir, il retrouvera ses anciens partenaires dans le cadre de la quatrième journée de la Ligue Elite. Il avoue être parti d’Anglet déçu, non pas déçu par les gens ni par son club, mais déçu par lui-même en raison d’une Coupe d’Europe 2009 ratée qui a jeté une ombre sur un tableau attendu comme idyllique. Il a récemment repris contact avec l’équipe nationale à l’occasion du premier stage de la saison, il entend s’y imposer. Samedi, c’est avec une solide détermination qu’il fera tout pour faire chuter les rois basques…

 

Roman, vous avez de nouveau été convoqué lors du dernier stage France, mais jusqu’à aujourd’hui, vous n’avez jamais joué de Mondial. En gardez-vous une forme de frustration ?

« Non pas réellement, enfin… Avant, je n’étais pas vraiment regardant sur une possible carrière internationale. Je savais que de toute façon, je ne jouais pas le poste dans la mesure où les deux gardiens en place étaient clairement des tauliers, ils le sont encore d’ailleurs. Terry Lefranc et Hugo Rebuffet sont toujours des gardiens extrêmement talentueux, mais aujourd’hui, j’ai envie de franchir ce cap. Ils ont l’expérience internationale pour eux. Moi je dois être plus régulier, je dois faire mes preuves. Et d’ailleurs, je ne suis pas satisfait de ma prestation lors du stage, je dois faire mieux que ça. »

 

Le fait de revenir en Elite après un court passage en N1 est un argument, mais dans le même temps, la concurrence est là. Outre les titulaires on peut aussi parler de Jérôme Salley ou de Romuald Huot-Marchand…

« Oui mais ça c’est très bien justement, ça permet à Terry et Hugo de ne pas se reposer sur leurs lauriers. Ça tire tout le monde vers le haut finalement. Entre Jérôme, Romuald et moi, ça ne se joue pas à grand-chose. Le niveau des gardiens français est vraiment élevé, c’est un plus pour l’équipe de France. Et puis en effet, revenir en Elite, c’est quasiment un passage obligé pour espérer porter le maillot tricolore. Pour moi ce retour induit un objectif, gagner une place en équipe nationale… »

 

Cette rencontre de la quatrième journée peut vous permettre de vous mettre en avant face à Anglet, votre ancien club. A quel type de match vous attendez-vous ?

« N’importe qui se méfierait d’Anglet mais moi encore plus. Je connais très bien leur organisation et je sais qu’il ne vont pas venir pour la jouer facile. De notre côté, nous sommes sur une bonne dynamique, mais il ne faut pas se trouer. Je sais que je vais avoir du boulot. »

 

Vous avez quitté Anglet pour vos études, malgré tout, ce départ a semblé précipité…

« Je suis carrément parti à l’arrache. Mais pas de mon fait, l’évolution de ma situation scolaire a effectivement précipité les choses. Humainement et sportivement, je suis parti frustré. Anglet c’était vraiment un coupe de cœur pour moi, pour y vivre. Après mon départ vers Nice, j’ai effectué des aller-retours pour jouer mais ça n’était plus pareil. »

 

C’est la Coupe d’Europe 2009 qui vous laisse ce sentiment de frustration ?

« Quoi d’autre sinon ? J’ai plombé mon équipe. Il était convenu avec Olivier Dimet, l’entraîneur, et Romuald Huot-Marchand que nous devions partager la cage. Contre Majorque, nous menons 4-1, je rentre à la pause et là je prends l’eau. L’équipe avait gardé le rythme mais moi je me suis troué. »

 

C’est votre sentiment, mais cet événement a été largement commenté. A la fois en estimant que le changement de gardien était alors impensable mais aussi en affirmant qu’Itan Chavira avait fait tourner le match à lui seul pour Majorque…

« Je ne peux pas laisser dire ça. Chavira a brillé parce que je n’ai pas été bon, c’est tout. On a tous compris que de l’extérieur ce changement de gardien a paru incroyable, mais c’était planifié. Je n’ai pas donné de mauvais buts, mais à ce niveau là, c’étaient des buts largement évitables. Tout s’est effondré en une période… (Il marque une pause) J’avais envie de jouer, c’est vrai, et Olivier Dimet a respecté son engagement, mais si j’avais été coach ce jour-là, je n’aurais pas fait de changement, « Romu » était dedans, il était à fond. »

 

L’après match n’a pas dû être simple à vivre…

« Je pourrais donner tout ce que j’ai pour changer ça, pour laisser « Romu » terminer la rencontre. C’est un sentiment terrible… Les joueurs ont été cool avec moi. Ils ne m’ont pas accablé, mais je sais qu’ils m’en ont voulu, c’est logique. »

 

Dans le même temps, Romuald Huot-Marchand a pris une réelle envergure dans la cage des Artzak.

« Oui, et c’est très bien. Quelque part il m’a aidé à progresser et il n’est pas là par hasard non plus. Je l’estime énormément. »

 

DePreval1Il y a là de quoi donner une dimension bien spéciale à vos retrouvailles avec Anglet…

« C’est le premier match que j’ai cherché sur la calendrier. Quelque soit l’issue de la rencontre, tout dépendra de la manière. Si on perd avec honneur, c’est très bien. Et si on gagne, je serai fier naturellement, mais je n’irais pas brancher. Mais il y’a tellement d’impatience sur ce match… »

 

Le début de saison de Nice peut pourtant plaider en votre faveur.

« Oui mais il est à relativiser. Nous battons une équipe de Villeneuve affaiblie, nous faisons un bon résultat contre Rethel qui monte en puissance. A Amiens, nous perdons mais nous n’avons pas démérité. Anglet c’est d’un autre calibre. Ça a d’ailleurs pas mal brassé lors du dernier stage France… »

 

Justement, terminons sur une note légère. Renaud Crignier et vous êtes de très bon amis, or à la différence de la saison dernière, il ne vous a pas marqué de but lors de votre déplacement à Amiens…

« (Rires) L’an dernier avec Anglet nous avions perdu contre Amiens dès le premier match avec une très grosse partie de sa part. Mais cette saison, je ne voulais pas être le gardien qui allait lancer sa saison et lui permettre de rester le meilleur buteur de la Ligue. Sauf qu’un Crignier peut en cacher un autre et c’est Clément, son frère, qui m’a marqué deux buts… »

 

A ce propos, qui selon vous est le plus gros chambreur de l’équipe de France ?

« Le match est serré, vraiment serré… Sur le podium, il y a Karl Gabillet, il parle sans arrêt, Vincent Charbonneau et… Renaud Crignier. Il ne peut pas s’empêcher de chambrer, c’est plus fort que lui. »

 

Recueilli par YM pour  rollerhockeyandfun(Crédit photos : NRA)

Publié dans Elite

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